Lire et vivre

1...2...3... 0

Je me suis pris d’affection pour les romans courts, ceux qui me permettent une lecture d’une soirée : 150 à 220 pages en général.

ça permet de faire des pauses dans les lectures plus fournies, complexes, supposant une attention plutôt soutenue.

Le roman "0" a fini ce matin dans ma corbeille à papier, je suis arrêté vers la moitié de ses 220 pages.

Ecrit par un reporter de guerre qui a couvert des conflits particulièrement violents et meurtriers (Liban, Bosnie, Irak, Tchétchénie notamment), ce roman est l’histoire d’une relation incestueuse entre son père et sa fille.
Bref, pourquoi pas, au dos de la couverture, certaines critiques gênées tout de même, louent l’audace de l’auteur d’aborder ce sujet particulier.

Je ne sais pas comment ce roman a débarqué sur une de mes étagères (boîte à livres, emmaüs, vide-grenier… peut-être un achat, il y a 10 voire 20 ans).

L’auteur a un réel talent narratif, on ne peut pas lui enlever ça.
Mais je me suis senti "mal" lorsque je me suis aperçu du sens de la narration…

L’auteur s’est suicidé à 48 ans. Psychologiquement on ne sort pas indemne des successions de conflits armés.

J’ai jeté le livre ce matin, hors de question de le garder.... mais hors de question aussi de le remettre en circulation.

Au passage, si je m’étais amusé à poster un tel manuscrit aux éditions Grasset (éditeur de cette chose), j’étais bon pour une garde à vue et une enquête sur ma moralité.
Aujourd’hui l’auteur ferait la "une" des journaux.... peut-être.